Comme une prodigieuse �nigme s'offre � l'esprit humain l'apparition des �tres � la surface du globe. Il fut un temps o� les conditions de la vie n'existaient pas sur la terre. Le jour est venu o� ces conditions ont �t� r�alis�es; la terre s'est couverte de v�g�tation et s'est peupl�e d'animaux; l'homme a �t� cr��. Cette v�rit�, conforme au sentiment g�n�ral manifest� chez les nations d�s l'antiquit�, se d�montre par la structure de l'�corce terrestre et par la pr�sence ...
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Comme une prodigieuse �nigme s'offre � l'esprit humain l'apparition des �tres � la surface du globe. Il fut un temps o� les conditions de la vie n'existaient pas sur la terre. Le jour est venu o� ces conditions ont �t� r�alis�es; la terre s'est couverte de v�g�tation et s'est peupl�e d'animaux; l'homme a �t� cr��. Cette v�rit�, conforme au sentiment g�n�ral manifest� chez les nations d�s l'antiquit�, se d�montre par la structure de l'�corce terrestre et par la pr�sence des d�bris organiques. Maintenant, si l'on cherche � se figurer la naissance de la vie, � saisir la mani�re dont elle s'est produite, tout effort de la pens�e demeure st�rile. Les merveilleuses d�couvertes de la science permettent de tracer avec certitude une partie de l'histoire du monde dans les �ges recul�s, de rendre une sorte d'existence aux aspects de la nature pendant des p�riodes successives, ... Les magnifiques r�sultats acquis par les investigations modernes font pr�voir encore d'immenses progr�s dans la connaissance des surprenants ph�nom�nes dont notre plan�te a �t� le th��tre... Des id�es sur l'origine des esp�ces d�j� un peu anciennes et longtemps assez d�daign�es, tout � coup rajeunies par une exposition habile et les apparences d'une science solide, ont provoqu� des enthousiasmes. M. Darwin a occup� l'opinion; il est devenu presque populaire. Les investigateurs en g�n�ral ont montr� peu de go�t pour des hypoth�ses fond�es sur des notions vagues, incompl�tes ou inexactes et souvent contredites par les faits; au contraire des gens qui ne songent gu�re la plupart � s'appliquer � des �tudes longues et p�nibles se sont passionn�s pour une doctrine. La variabilit� au sein de la nature, la variabilit� dans l'�tat de domesticit�, la lutte pour l'existence, la s�lection naturelle, puis la s�lection sexuelle, ont ravi les �mes simples. Les transformations ind�finies, l'�volution incessante, les perfectionnements continus, ont donn� des �motions comme autrefois la croyance que le vil m�tal pouvait se changer en or pur. A consid�rer la foi na�ve de beaucoup de lecteurs de l'ouvrage sur l'Origine des esp�ces, surtout il y a quelques ann�es, un homme arrivant d'un long voyage se serait persuad� que M. Darwin avait ouvert une fen�tre d'o� l'on voit clairement les formes v�g�tales et animales toujours se diversifiant et toujours se perfectionnant depuis la premi�re apparition de la vie jusqu'� l'�poque actuelle. Le livre a eu des apologistes, et les d�tracteurs n'ont pas manqu� ? mais, chose �trange, de part et d'autre on s'en est tenu � des g�n�ralit�s; pour le grand nombre, c'�tait une affaire de sentiment. Dans une circonstance, la valeur et la port�e des assertions du naturaliste anglais ont �t� discut�es en France sans autre pr�occupation que la v�rit� scientifique; la discussion eut lieu dans une enceinte close. Louis Agassiz, l'observateur plein de sagacit�, le penseur profond, le savant illustre, se proposait de ramener l'attention publique sur les faits qui �loignent absolument l'id�e d'une �volution perp�tuelle; il est mort, ayant dict� � peine quelques pages. Heureusement on ne perd jamais l'occasion d'appeler tous les yeux � voir la r�alit�, - et fort simplement nous allons examiner ce que l'observation et l'exp�rience des si�cles et ce que la science moderne nous apprennent au sujet de la vie des �tres en remontant le plus loin possible dans le pass�.
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