L'histoire nous montre comment se d�natura une r�volution � la fois religieuse, civile, �conomique, morale, familiale. Elle nous montre les mouvements provoqu�s par d'�nergiques individualit�s, se perdant, accapar�s par des sectes rivales, semblables � un grand fleuve qui, divis� en une multitude de bras secondaires, ne tarde pas � se tarir. Elle nous montre tous ces r�volutionnaires de la veille, les m�mes � travers les si�cles, tribuns, philosophes, �v�ques, repr�sentants, se ralliant ...
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L'histoire nous montre comment se d�natura une r�volution � la fois religieuse, civile, �conomique, morale, familiale. Elle nous montre les mouvements provoqu�s par d'�nergiques individualit�s, se perdant, accapar�s par des sectes rivales, semblables � un grand fleuve qui, divis� en une multitude de bras secondaires, ne tarde pas � se tarir. Elle nous montre tous ces r�volutionnaires de la veille, les m�mes � travers les si�cles, tribuns, philosophes, �v�ques, repr�sentants, se ralliant peu � peu au pouvoir qu'ils combattaient et, plus durement que les anciens ma�tres, �crasant de leur autorit� de fra�che date la pl�be insoumise. On pourrait mettre des noms modernes sur ces antiques figures. C�sar a l�gu� son nom � cette kyrielle d'usurpateurs victorieux; les avocats du Forum et ceux du Palais-Bourbon sont parents; Titus, mettant J�rusalem � feu et � sang, rena�t dans Thiers �gorgeant Paris; Verr�s est l'anc�tre de Wilson. L'analogie est parfaite entre notre soci�t� bourgeoise, croulant sous le poids de ses vices, sous les col�res de la masse d�sh�rit�e, et le monde romain s'affaissant dans sa fange sous le choc des barbares. M�me disproportion entre les omnipotents dominateurs et les infimes pl�b�iens, m�mes �l�ments de dissolution au dedans, de guerres � l'ext�rieur: moins de violence, plus d'hypocrisie. Enfin, m�me protestation contre l'�go�sme des heureux; ici, par le socialisme international, l�, par le christianisme catholique, c'est-�-dire, aussi, international. Car, il n'y a pas � s'y tromper: �clos dans les masses � la suite d'une longue incubation, le christianisme fut, � son origine, un mouvement de r�volte. Comment, en moins de deux si�cles, devint-il la proie de mystiques rh�teurs qui le st�rilis�rent en le d�pouillant de tous ses c�t�s communistes et r�volutionnaires ? C'est ce que nous examinerons au cours de ce livre. "Il y a quinze si�cles, un monde se mourait. Tout ce qui avait eu cours dans l'antiquit�, subjugu� les peuples et domin� les foules �tait us�, fini. �tat, religion, famille, liens sociaux s'en allaient en poussi�re. Qu'allait-il advenir ? L'humanit� �tait-elle condamn�e � p�rir dans un cataclysme universel ? L'humanit� fit peau neuve, et la religion chr�tienne, bas�e sur la foi, rempla�a la soci�t� romaine bas�e sur la force; elle a dur� quinze si�cles. Aujourd'hui, pareille agonie se reproduit: le tr�ne et l'autel appartiennent d�j� au pass�; les rois ne sont plus que des fant�mes vivants. Les �tres bizarres, propres aux �poques de d�cadence, grouillent autour de nous et tr�nent, en ma�tres d'un jour, sur le fumier de notre si�cle. C'est bien la fin."
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