Il fut un temps o� les Fran�ais avaient le go�t et l'instinct de la colonisation: durant le XVIIe si�cle et une partie du XVIIIe, on les trouvait partout, - en Asie, aux �les Mascarenhas et � Madagascar, dans les d�serts du Nouveau-Monde et dans presque toutes les Antilles. Pour ne parler que de l'Am�rique du Nord, ils en occupaient les deux points les plus importants, l'embouchure du Saint-Laurent et celle du Mississipi. La Nouvelle-Orl�ans et Qu�bec leur ouvraient les deux fleuves immenses par lesquels ...
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Il fut un temps o� les Fran�ais avaient le go�t et l'instinct de la colonisation: durant le XVIIe si�cle et une partie du XVIIIe, on les trouvait partout, - en Asie, aux �les Mascarenhas et � Madagascar, dans les d�serts du Nouveau-Monde et dans presque toutes les Antilles. Pour ne parler que de l'Am�rique du Nord, ils en occupaient les deux points les plus importants, l'embouchure du Saint-Laurent et celle du Mississipi. La Nouvelle-Orl�ans et Qu�bec leur ouvraient les deux fleuves immenses par lesquels ils pouvaient s'avancer librement jusqu'au coeur d'un continent inexplor�. Situ�s sous des latitudes si diff�rentes, le Canada et la Louisiane se d�velopp�rent en sens inverse des esp�rances qu'ils avaient fait na�tre. Les plaines fertiles, mais insalubres du Mississipi d�vor�rent les premiers habitants qu'y envoya la France, et engloutirent les capitaux qu'une sp�culation d�sordonn�e y jetait sans calcul. Sur les bords du Saint-Laurent au contraire, o� l'�migrant devait travailler avec pers�v�rance et de ses propres mains pour se nourrir, une population laborieuse et rang�e d�fricha le sol...
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