Champfleury Les chats: Histoire, moeurs, observations, anecdotes 188 pages avec illustrations "Il peut para�tre singulier que de longues �tudes soient consacr�es � un simple individu, au chat, qui, quoique r�sumant une partie des facult�s des f�lins, ne saurait cependant donner une id�e compl�te des �tres plus consid�rables de la m�me race; mais les habitudes s�dentaires de l'animal permettent � l'homme de cabinet de l'�tudier � tout instant, sans interrompre son travail. De l'atelier des ...
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Champfleury Les chats: Histoire, moeurs, observations, anecdotes 188 pages avec illustrations "Il peut para�tre singulier que de longues �tudes soient consacr�es � un simple individu, au chat, qui, quoique r�sumant une partie des facult�s des f�lins, ne saurait cependant donner une id�e compl�te des �tres plus consid�rables de la m�me race; mais les habitudes s�dentaires de l'animal permettent � l'homme de cabinet de l'�tudier � tout instant, sans interrompre son travail. De l'atelier des alchimistes, le chat a pass� chez les �crivains; il fait partie de leur modeste int�rieur, & il offre ceci de particulier avec les gens de lettres, qu'il a presque autant de d�tracteurs que si, lui-m�me, le chat �crivait. Comme tous les �tres qui provoquent les caresses, qui en donnent & en re�oivent, comme les femmes, si le chat a �t� beaucoup aim� par les uns, il ne lui a pas �t� pardonn� par les autres, surtout par les m�taphysiciens. Beaucoup avoueraient, avec le p�re Bougeant, dans le livre peu amusant de l'Amusement philosophique sur le langage des b�tes, que les b�tes ne sont que des diables, & qu'� la t�te de ces diables marche le chat. Descartes fait de tout animal un automate. Pour combattre cette affirmation, il faudrait d�ployer un grand attirail de m�taphysique vers lequel je ne me sens pas port�. Je pr�f�re d'autres natures d'esprits: Aristote, Pline, Plutarque, Montaigne, qui assoient leurs doutes sur des faits, prouv�s par la raison & l'observation. Les naturalistes, ceux sur lesquels il est commode au bon sens de s'appuyer, tiennent pour l'intelligence chez les animaux, � commencer par le p�re de l'histoire naturelle. L'ensemble de la vie des animaux, dit Aristote, pr�sente plusieurs actions qui sont des imitations de la vie humaine. Cette exactitude, qui est le fruit de la r�flexion, est encore plus sensible chez les petits animaux que chez les grands. Nous voil� loin des automates de Descartes. Avec Montaigne on n'a que l'embarras du choix. Les Essais sont le plus riche arsenal en faveur de l'intelligence des animaux. Presque � chaque page, Montaigne se pla�t � rabattre le caquet de l'homme. C'est par vanit�, dit-il, que l'homme se trie soy mesme & s�pare de la presse des aultres cr�atures, taille les parts aux animaulx ses confr�res & compaignons, & leur distribue telle portion de facutz & de forces que bon luy semble. Les animaux confr�res de l'homme, voil� ce qu'�crivait ce sceptique qui a fait passer tant de hardiesses sous le couvert de la bonhomie."
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