" On a dit avec raison que les langues, comme les peuples, ont leur �ge d'or, leur �ge d'argent, leur �ge d'airain et leur �ge de fer: il y a un idiome qui plus qu'aucun autre justifie cette remarque, c'est la langue latine. Elle r�gne d'abord avec les Romains sur le monde antique; elle reste durant de longs si�cles, dans la barbarie m�me du moyen �ge, la langue officielle du gouvernement, de la religion, de la science, de la po�sie; elle unit, comme un lien fraternel, les nations chr�tiennes: c'est l� ...
Read More
" On a dit avec raison que les langues, comme les peuples, ont leur �ge d'or, leur �ge d'argent, leur �ge d'airain et leur �ge de fer: il y a un idiome qui plus qu'aucun autre justifie cette remarque, c'est la langue latine. Elle r�gne d'abord avec les Romains sur le monde antique; elle reste durant de longs si�cles, dans la barbarie m�me du moyen �ge, la langue officielle du gouvernement, de la religion, de la science, de la po�sie; elle unit, comme un lien fraternel, les nations chr�tiennes: c'est l� son �ge d'argent. Puis cet idiome se retire peu � peu devant les langues nouvelles, dont quelques-unes sont tout � la fois ses rivales et ses filles. Au moment m�me o� la renaissance semble vouloir le ramener � sa puret� primitive, les r�form�s le bannissent de leurs temples, les gouvernements de leur diplomatie et de leurs lois. C'est l'�ge de fer qui commence pour la langue latine. La science elle-m�me, en se vulgarisant, la chasse de ses livres, la po�sie remplace par la rime ses dactyles et ses spond�es, et seul le catholicisme, dans son immobilit� surhumaine, lui garde toujours au fond du sanctuaire un inviolable asile..."
Read Less