Avant de savoir � quelle nation vous appartenez, ces dr�les polyglottes essayent sur vous l'anglais, l'italien, le fran�ais, le grec, le turc m�me, jusqu'� ce qu'ils aient rencontr� un idiome dans lequel vous puissiez leur dire intelligiblement: Vous m'assommez ! allez-vous-en � tous les diables ! Les domestiques de place, les gar�ons d'h�tel, vous poursuivent, vous harc�lent, vous assassinent d'offres de service. On vous fourre des cartes dans vos mains, dans votre gilet, dans le gousset de votre ...
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Avant de savoir � quelle nation vous appartenez, ces dr�les polyglottes essayent sur vous l'anglais, l'italien, le fran�ais, le grec, le turc m�me, jusqu'� ce qu'ils aient rencontr� un idiome dans lequel vous puissiez leur dire intelligiblement: Vous m'assommez ! allez-vous-en � tous les diables ! Les domestiques de place, les gar�ons d'h�tel, vous poursuivent, vous harc�lent, vous assassinent d'offres de service. On vous fourre des cartes dans vos mains, dans votre gilet, dans le gousset de votre pantalon, dans la poche de votre paletot, dans la coiffe de votre chapeau; les bateliers vous tiraillent � droite et � gauche, par le bras, par le collet de l'habit, par la basque de la redingote, au risque de vous �carteler, d�tail dont ils se soucient peu; ils se querellent et se battent � travers vous, vocif�rant, gesticulant, tr�pignant, se d�menant comme des poss�d�s; mais, en somme, tant tu�s que bless�s, il n'y a personne de mort, et cette sc�ne de tumulte peut s'appeler, comme la pi�ce de Shakspeare, beaucoup de bruit pour rien. Le vacarme s'apaise, les voyageurs sont distribu�s en plusieurs lots, et chaque batelier s'empare de sa proie.
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