" ...Dans la philosophie g�n�ralement enseign�e en France, la croyance est consid�r�e comme tout � fait distincte de la certitude; elle est autre chose, si elle n'est pas le contraire, et elle est fort au-dessous. C'est une sorte de pis-aller dont on ne se contente qu'� regret et qui, par suite, ne m�rite gu�re qu'on s'y arr�te. L'oeuvre propre du philosophe est de chercher la certitude; c'est � elle seule qu'il a affaire. Rien de mieux, assur�ment, et ce n'est pas nous qui contesterons le devoir qui ...
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" ...Dans la philosophie g�n�ralement enseign�e en France, la croyance est consid�r�e comme tout � fait distincte de la certitude; elle est autre chose, si elle n'est pas le contraire, et elle est fort au-dessous. C'est une sorte de pis-aller dont on ne se contente qu'� regret et qui, par suite, ne m�rite gu�re qu'on s'y arr�te. L'oeuvre propre du philosophe est de chercher la certitude; c'est � elle seule qu'il a affaire. Rien de mieux, assur�ment, et ce n'est pas nous qui contesterons le devoir qui oblige tout philosophe � donner son adh�sion � toute v�rit� clairement et distinctement aper�ue. Nous n'avons garde de m�conna�tre ce qu'il y a de noble et d'�lev� dans cette mani�re de comprendre le r�le de la philosophie; nous savons les dangers du fid�isme; l'id�al que tant de philosophes se sont propos�, que les plus illustres d'entre eux se proposent encore, doit �tre poursuivi sans rel�che. Mais cette certitude si enti�re, si absolue, qui ne laisse place � aucun doute, le philosophe la rencontre-t-il partout ? la rencontre-t-il souvent ? N'y a-t-il pas bien des questions o�, apr�s de longues recherches, en pr�sence de difficult�s toujours renaissantes, en face des divergences qui s�parent irr�m�diablement les meilleurs esprits, et les plus �clair�s, et les plus sinc�res, il est forc� de s'avouer que la v�rit� ne s'impose pas avec la rigueur et la n�cessit� d'une d�monstration g�om�trique ? Il peut croire pourtant, et sa croyance est l�gitime..."
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