Simonide le po�te, vint un jour aupr�s d'Hi�ron le tyran; et tous deux �tant de loisir: Voudrais-tu bien, Hi�ron, dit Simonide, me parler de choses que tu sais mieux que moi ? - Et quelles sont donc, dit Hi�ron, les choses que je pourrais savoir mieux que toi, qui es un homme si c�l�bre ? - Je sais que tu as �t� un simple particulier et que tu es maintenant un tyran. Il est vraisemblable qu'ayant fait l'�preuve de ces deux conditions, tu sais mieux que moi en quoi la vie du tyran diff�re de celle des ...
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Simonide le po�te, vint un jour aupr�s d'Hi�ron le tyran; et tous deux �tant de loisir: Voudrais-tu bien, Hi�ron, dit Simonide, me parler de choses que tu sais mieux que moi ? - Et quelles sont donc, dit Hi�ron, les choses que je pourrais savoir mieux que toi, qui es un homme si c�l�bre ? - Je sais que tu as �t� un simple particulier et que tu es maintenant un tyran. Il est vraisemblable qu'ayant fait l'�preuve de ces deux conditions, tu sais mieux que moi en quoi la vie du tyran diff�re de celle des particuliers, relativement aux joies et aux chagrins de ce monde. - Comment donc ? dit Hi�ron; n'est-ce pas plut�t � toi, qui es en ce moment m�me un homme priv�, de me tracer le tableau de la vie priv�e ? Je serais, par l�, beaucoup mieux en �tat, je crois, de te montrer la diff�rence de l'une et de l'autre. - J'ai observ�, Hi�ron, dit Simonide, que les particuliers ont le sentiment agr�able ou d�sagr�able des couleurs par les yeux; des sons, par les oreilles; des odeurs, par le nez; du boire et du manger, par la bouche; de l'amour, par o� chacun sait.
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