Excerpt from M�nages d'Apr�s Guerre Je tentai de lui expliquer que je faisais autre chose, mais je vis bien que mes explications ne me rendaient pas son estime. Pour ce pro fessionnel, seuls comptaient les gens de robe. Je gravis donc l'escalier sous son regard d�dai gueux, et je poussai la porte de la salle d'au dience. Une bouff�e de chaleur humaine me vint au visage. C'�tait une audience charg�e on y exp�diait a toute vitesse un gibier de vacances, braconniers sans permis de chasse, fraudeurs de lait, ...
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Excerpt from M�nages d'Apr�s Guerre Je tentai de lui expliquer que je faisais autre chose, mais je vis bien que mes explications ne me rendaient pas son estime. Pour ce pro fessionnel, seuls comptaient les gens de robe. Je gravis donc l'escalier sous son regard d�dai gueux, et je poussai la porte de la salle d'au dience. Une bouff�e de chaleur humaine me vint au visage. C'�tait une audience charg�e on y exp�diait a toute vitesse un gibier de vacances, braconniers sans permis de chasse, fraudeurs de lait, disputes de cabaret, vols vil lageois. Le pr�sident bousculait p�le - m�le les inculp�s, les t�moins et les avocats. Je me sou vins d'une caricature qui montrait un de ces pr�sidents press�s de police correctionnelle se penchant vers la barre et avertissant un t�m� raire stagiaire, d�j� pr�t � commencer une plaidoirie pour un banal d�lit de vagaban dage Pas de plaidoirie, pas de L'avocat avait la sagesse de se' rasseoir sur ce march�. Son client �tait �p�rgn�, et le tri bunal avait gagn� dix minutes. Gare aux avocats qui croient en leur parole! Le silencepeut �tre plus efficace. Mais un avocat ne parle pas toujours pour son client. Il en est qui se sont fait une r�putation d'�loquence en obte nant pour leur client le maximum. Il me parut que les moeurs s'�taient quelque peu durcies depuis la guerre. Pour un rien on avait �chang� des coups. Les causes des que relles �taient d�risoires. Accoutum�s manier le fusil ou la grenade, les d�mobilis�s sont parfois sans patience. Il me parut encore qu'une grande confusion s'�tait produite entre le tien et le mien la notion du bien. D'autrui �tait en voie de se perdre. M anquait - on de pommes de terre? On prenait celles du voisin. On pas sait sur son champ, on �crasait ses cultures pour s'�pargner un bout de chemin. Evidem ment, il faudra quelque temps encore pour remettre un peu d'ordre dans ces habitudes de vie en commun. La justice, pour sa part, en remet non sans brusquerie elle maud ses juge ments comme une batteuse ses grains, avec r�gu larit� et � la vapeur. Il me parut encore qu'elle inspirait une terreur salutaire et efficace. About the Publisher Forgotten Books publishes hundreds of thousands of rare and classic books. Find more at ... This book is a reproduction of an important historical work. Forgotten Books uses state-of-the-art technology to digitally reconstruct the work, preserving the original format whilst repairing imperfections present in the aged copy. In rare cases, an imperfection in the original, such as a blemish or missing page, may be replicated in our edition. We do, however, repair the vast majority of imperfections successfully; any imperfections that remain are intentionally left to preserve the state of such historical works.
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