L'Allemagne, depuis vingt ans, a subi des changements si profonds, si retentissants, et qui ont eu dans toute l'Europe un contre-coup si terrible, que, par un effet de contraste in???vitable, la p???riode de son histoire imm???diatement ant???rieure se trouve rejet???e dans une sorte de p???nombre. Cette p???riode est terne et ne pr???sente rien de bien saillant. Au lieu de catastrophes impr???vues, de coups de th??????tre foudroyants, elle n'offre au regard que des luttes obscures et sans ???clat. La politique des ...
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L'Allemagne, depuis vingt ans, a subi des changements si profonds, si retentissants, et qui ont eu dans toute l'Europe un contre-coup si terrible, que, par un effet de contraste in???vitable, la p???riode de son histoire imm???diatement ant???rieure se trouve rejet???e dans une sorte de p???nombre. Cette p???riode est terne et ne pr???sente rien de bien saillant. Au lieu de catastrophes impr???vues, de coups de th??????tre foudroyants, elle n'offre au regard que des luttes obscures et sans ???clat. La politique des gouvernements est oppressive, h???sitante, tortueuse. L'esprit public passe par des alternatives d'activit??? et de torpeur, d'espoir et de d???couragement qui paraissent ???galement st???riles. L??? pourtant se pr???parait sourdement la crise qui allait ???clater. Pour comprendre les ???v???nements de 1866, pour s'expliquer que la domination de la Prusse ait ???t??? si facilement accept???e et support???e, il faut avoir vu de pr???s les sentiments et les passions diverses dont l'Allemagne ???tait agit???e de 1815 ??? 1860. Le tableau n'en serait pas facile ??? tracer. Si on le veut fid???le, qu'on ne le cherche pas dans l'Histoire d'Allemagne au XIXe si???cle, que M. de Treitschke publie actuellement, et dont trois volumes ont d???j??? paru. M. de Treitschke est trop bon Prussien pour parler des affaires allemandes en historien impartial. Il s'efforce surtout de pr???senter les faits de fa???on que la Prusse apparaisse toujours, ??? la fin du r???cit, justifi???e ou glorifi???e, selon le cas. Mais cette succession d'apologies et de pan???gyriques met le lecteur en d???fiance, et M. de Treitschke manque ainsi son but...
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