Extrait: trespas de Messire Florimond Robertet Jadis ma Plume on veit son vol estendreAu gre d'Amour, et d'ung bas stile, et tendreDistiller dictz, que soulois mettre en chant: Mais ung regret de tous costez trenchantLuy fait laisser ceste doulce coustume, Pour la tremper en ancre d'amertume. Ainsi le fault, et quand ne le fauldroit, Mon cueur (helas) encores le vouldroit: Et quand mon cueur ne le vouldroit encores, Oultre son vueil contrainct y seroit oresPar l'aiguillon d'une mort, qui le poinct: Que dis je mort? D'une ...
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Extrait: trespas de Messire Florimond Robertet Jadis ma Plume on veit son vol estendreAu gre d'Amour, et d'ung bas stile, et tendreDistiller dictz, que soulois mettre en chant: Mais ung regret de tous costez trenchantLuy fait laisser ceste doulce coustume, Pour la tremper en ancre d'amertume. Ainsi le fault, et quand ne le fauldroit, Mon cueur (helas) encores le vouldroit: Et quand mon cueur ne le vouldroit encores, Oultre son vueil contrainct y seroit oresPar l'aiguillon d'une mort, qui le poinct: Que dis je mort? D'une mort n'est ce point: Ains d'une amour: car quand chascun mourroitSans vraye Amour, plaindre on ne le pourroit: Mais quand la Mort a faict son malefice, Amour adonc use de son office, Faisant porter aux vrays Amys le dueil, Non point ung dueil de fainctes larmes d'oeil, Non point un dueil de drap noir annuel, Mais ung dueil tainct d'ennuy perpetuel: Non point ung dueil, qui dehors apparoist, Mais qui au cueur (sans apparence) croist. Voyla le dueil, qui a vaincu ma joye: C'est ce qui faict, que toute rien que je oyeMe sonne ennuy: c'est ce qui me procure, Que couleur blanche a l'oeil me soit obscure, Et que jour cler me semble noire nuict: De tel facon, que ce, qui tant me nuyt, Corrompt du tout le naif de ma Muse, Lequel de soy ne veult que je m'amuseA composer en triste Tragedie: Mais maintenant force m'est que je dieChanson mortelle en stille plein d'esmoy, Veu qu'aultre cas ne peult sortir de moy. De mon cueur donc l'intention totalleVous comptera une chose fatalle, Que je trouvay d'adventure mal saine(En m'en venant de Loyre droict a Seine)Dessus Tourfou. Tourfou jadis estoitUng petit Boys, ou la Mort commettoitMeutres bien grands sur ceulx, qui chemin telVouloient passer. En celluy lieu mortelJe vy la Mort hydeuse, et redoubteeDessus ung Char en triumphe montee, Dessoubz ses pieds aiant ung corps humainMort a l'envers, et ung Dard en la mainDe boys mortel, de plumes empenneD'ung vieil Corbeau, de qui le chant dampnePredit tout mal: et fut trempe le ferE
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